En avril 2019, l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris a suscité une mobilisation sans précédent dans le monde, et surtout en France. Et pour cause, les monuments historiques jouissent aujourd’hui d’un traitement spécial qui vise à assurer leur conservation afin de garantir un héritage aux futures générations. Cet article vous propose de découvrir des informations utiles sur la préservation du patrimoine architectural français.
D’où vient l’idée de préservation du patrimoine architectural ?
En France, la notion de protection du patrimoine est apparue sous la Révolution, une période au cours de laquelle l’idée de nation se cristallisait progressivement. À cette époque, les vieux bâtiments étaient soit rénovés, soit reconvertis pour un autre usage, soit carrément démolis. Le patrimoine ancien disparaissait progressivement, et il fallait faire quelque chose. C’est alors qu’est venue l’idée de nation qui vise à contrôler la valeur d’usage des biens légués par les grands ancêtres.
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Pour y parvenir, les élus du peuple ont tour à tour appelé la population à prendre conscience de la nécessité de protéger les biens nationaux. En 1790, une commission des monuments fut mise en place par l’Assemblée constituante. Son rôle, c’était de donner les premières instructions qui permettront de faire l’inventaire des œuvres d’art pour savoir comment mieux les conserver.
Par la suite, l’Inspection générale des monuments historiques fut instaurée en 1830 sous l’initiative de François Guizot qui était alors ministre de l’Intérieur du roi Louis-Philippe Ier. Ce département était chargé d’inventorier les édifices composant le patrimoine architectural français et de veiller à leur restauration.
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En 1834, le poste d’inspecteur général des monuments historiques fut confié à Prosper Mérimée qui créa la commission des bâtiments historiques en 1837. Cette commission fit l’inventaire, le classement et la répartition des fonds destinés à la conservation des monuments.
La préservation du patrimoine architectural français : une notion encadrée par la loi
En France, le patrimoine architectural se compose essentiellement des églises et des monuments. Précisons toutefois que la politique de préservation s’étend également à d’autres types de biens, à savoir : les immeubles des XIX et XXe siècle, les jardins, le patrimoine technique, industriel et scientifique.
D’après un inventaire réalisé en 2017, la France comptait au total 45 285 immeubles protégés, dont 31 768 inscrits et 13 517 classés. À noter que près de 48 % de ces monuments historiques sont détenus par des personnes privées, 45 % appartiennent à des communes et 4 % sont gérés par l’État. Avec 15 % du total, la région Nouvelle-Aquitaine compte le plus de monuments historiques en France. Viennent ensuite les régions de l’Occitanie, de l’Auvergne, du Grand Est, et de l’Île-de-France.
Afin d’assurer une bonne gestion des monuments historiques, le législateur a défini des règles qui s’imposent à tout le monde. Par exemple, la loi du 13 août 2004 portant sur les libertés et responsabilités locales stipule clairement qu’il revient aux régions de s’occuper de l’inventaire général du patrimoine culturel se trouvant sur leur territoire. Il en est de même pour les collectivités territoriales qui demandent la propriété de certains monuments historiques gérés par l’État.
La nécessité de préserver le patrimoine ancien est connue de tous. Mais parfois, les moyens sont insuffisants pour financer les projets. C’est pour faire face à ce problème que la loi du 7 juillet 2016 relative à la liberté de création, à l’architecture et au patrimoine a modifié les modalités de protection des monuments historiques. L’idée, c’est de permettre aux communes et aux collectivités territoriales de trouver facilement du soutien financier pour une meilleure préservation du patrimoine architectural.